Au foot, le spectacle n'est pas toujours sur le terrain. Il est sur la touche, dit-on. Avec Régis Corre, il est aussi sur le banc de touche. De là, l'entraîneur camarétois vit le match avec la même envie, la même générosité, la même passion que lorsqu'il jouait. Au fond, il est toujours sur le terrain, replaçant sans cesse ses joueurs, les poussant, les encourageant. Rongeant son frein quand les choses ne tournent pas comme il le souhaiterait, prenant son banc à témoin quand son discours n'est pas entendu. Mais le discours est généralement entendu. Et entre le Camarétois de coeur et ses joueurs, le courant passe, c'est palpable. Et il passe si bien que le FC Pen Hir (R3) a décroché la lune dimanche en renversant le CPB Rennes (R1) et en s'invitant au 7e tour. Une jolie histoire que l'on a vécu avec lui derrière le banc de touche.
Sur le banc de touche, Régis Corre, c'est Un lion en cage ! Dimanche, il n'a pas fallu plus d'une minute pour qu'il en sorte. Une petite minute et le Camarétois a bondi du banc pour apostropher ses troupes. "On joue trop bas. Il faut remonter le bloc !" Cantonnés dans leur moitié de terrain, ses joueurs peinaient à en ressortir. "Tu ne joues pas attaquant, Antoine !" Antoine, c'est Antoine Ruis, invité par son coach à se positionner plus résolument à la pointe de l'attaque.
Légende: Dans son périmètre alloué, le coach du FC Pen Hir Régis Corre vit le match intensément, comme s'il restait toujours un joueur dans l'âme. Tel un lion en cage, il pousse ses joueurs à se dépasser, à se surpasser, comme face au CPB Rennes. Ses joueurs l'adorent et le lui rendent tellement bien sur le terrain. Crédit photo: Pascal Priol et Marc Férec
Difficile, cette entame ! Mais l'entraîneur de la Presqu'île se veut encourageant. "Pas grave !" souffle-t-il à un de ses joueurs qui vient de perdre un ballon. "Gagnez vos duels !",lance t-il encore sachant bien par expérience que c'est souvent dans l'envie que se gagne un match de coupe. "Seb, on la lâche plus vite !" "Mets-la moi plus vite !" Cette fois, c'est la tendance à trop porter le ballon qui agace Régis Corre. C'est que pour destabiliser l'adversaire, il va falloir jouer en première intention. Emporté par son élan, voilà que coach Régis est sorti de sa zone. C'est Pascal Razer le délégué qui vient gentiment le replacer : "Coach, ne sors pas trop de ta zone !"

Un quart d'heure de jeu à peine et voilà que Rennes ouvre le score : le bon vieux 5-4-1 de derrière les fagots concocté par Régis Corre a déjà du plomb dans l'aile. Qu'à cela ne tienne ! On change tout ! On passe à un schéma plus tourné vers l'offensive. Le tout est de le faire comprendre à son groupe alors que le KOP des supporters donne de la voix. "Yannis, tu passes devant à la place de Coco !" Il s'agit maintenant d'emballer le match. Mais le ballon vient d'être dégagé derrière l'atypique tribune du stade, loin, très loin du champ de jeu... Vite un autre ballon !

Le nouveau ballon essuie les foudres de l'entraîneur Presqu'îlien. "Qui m'a mis ce ballon ? Mais c'est un ballon d'entraînement ! " Le ballon en question, Corentin Bernard, le numéro 10 camarétois vient de le propulser au fond des filets pour égaliser, ce qui amuse au plus haut point Pascal Razer notre délégué, qui vient glisser à l'oreille de Régis : "Finalement, il n'est pas si mal que ça, ce ballon." Régis aussi se marre. Il y a de la complicité entre ces deux-là...
Mais le sourire se mue en grimace quand à l'heure de jeu, Antoine Ruis est séché dans la surface adverse sans que l'arbitre ne bronche. "Il y a penalty tous les jours sur cette action. Pas possible !" En même temps, Régis Corre n'en rajoute pas. Il faut faire attention à ne pas faire sortir ses joueurs de leur match. Le CPB est repassé devant. Régis Corre joue son va-tout : "Direct devant" !
Avec Maxence Biron qui est passé avant centre et égalise dans les arrêts de jeu ! Cette fois, il ne peut plus rien arriver au FC Pen Hir. 4 tirs aux buts à trois et l'affaire est réglée. Régis Corre peut enfin quitter sa zone et crier son bonheur. A en perdre la voix !
RUBRIQUE CARTE BLANCHE A MARC FEREC