C'est à la fois beau et cruel, la coupe ! Samedi soir, c'est Carhaix qui s'inclinait aux tirs à buts (2-2, 2 tab à 4) après avoir longtemps cru à l'exploit face à Plouvorn dans une première confrontation R1/R3... Dimanche, c'est un autre pensionnaire de R3, le FC Pen Hir, qui s'est offert le scalp du CPB Rennes (R1), au stade René Heise, à Camaret, après une autre séance de tirs aux buts (2-2, 4 à 3) parfaitement maîtrisée celle-là. Voilà le FC Pen Hir de Régis Corre quailifié pour le 7e tour. Un véritable exploit ? Evidemment oui, quand on songe que le petit poucet camarétois n'est promu au niveau régional que depuis cette saison. Mais sur le terrain, la sensation était tout autre. Pen Hir a joué les yeux dans les yeux avec le visiteur rennais et a fait mieux que soutenir la comparaison. "On tient !", lançait Alain Le Bourdoulous l'entraîneur rennais à ses joueurs alors que son équipe menait au score (2-1). C'est dire que le coach brétillien ne sentait pas vraiment son équipe maîtresse de son sujet. La suite lui a donné raison.
Légende: Le FC Pen Hir (R3) a été énorme, revenant deux fois et la seconde dans les arrêts de jeu, un match de chez match pour les Camarétois, qui fait vaciller le géant rennais, pour planter le drapeau de la Presqu'île à Paris, lors du prochain tirage. Crédit photo: Marc Férec et Pascal Priol
L'histoire d'un match, ce n'est jamais parfaitement lisse ni linéaire. Et la partie, les Camarétois l'ont prise par le mauvais bout. Englués dans une tactique excessivement prudente. un 5-4-1 qui sonnait presque comme un aveu de faiblesse face à une formation il est vrai présumée supérieure. "Pendant 20 minutes, on s'est trompés de tactique", reconnaissait d'ailleurs Régis Corre. Le prudentissime bloc bas camarétois permettait en tout cas aux visiteurs de rentrer tranquillement dans le match. Sans être ultra dominateur, loin de là, le CPB validait sa première franche occasion, Flavien Soumenat servant Noah Portier pour une jolie frappe enroulée qui trompait Moran Le Goff (0-1, 13').
Pen Hir accusait le coup... Mais le vrai bon coup, c'est Régis Corre qui le flairait en troquant son 5-4-1 contre un 4-4-2 plus ambitieux. Cette fois, le jeu s'équilibrait tout à fait. Pen Hir jusque là démuni offensivement appuyait franchement ses attaques et sur un centre du latéral Noan Priour, Corentin Bernard manquait de peu l'égalisation.
Partie remise, puisque après un cafouillage défensif consécutif à un coup de pied arrêté, le même Corentin Bernard trouvait le cadre dans l'euphorie qu'on imagine (1-1, 40'). "On avait mis l'accent sur leurs approximations défensives sur coup de pied arrêté dans la préparation d'avant match", soulignait Régis Corre. "Et le match s'est beaucoup joué là dessus." Bref, un score de parité sanctionnait assez logiquement ce premier acte indécis.

Le deuxième repartait sur les mêmes bases. Les Rennais usaient souvent de longs ballons, n'hésitant pas à sauter leurs milieux pour destabiliser les locaux. "Sur un terrain pareil, c'est difficile de construire", soulignera le coach Rennais. L'explication sentait un peu l'impuissance à construire et la charnière centrale camarétoise (Maxence Biron/Chhristopher Gourlay) prenait le plus souvent la mesure des attaquants rennais.
Le match montait en intensité quand Antoine Ruis s'écroulait dans la surface (53') mais n'obtenait pas un penalty que la VAR aurait probablement validé. "Il y a tous les jours penalty là dessus", n'en démordait pas Régis Corre. Le coach camarétois rongeait encore son frein quand le CPB reprenait les devants après une remise instantanée de Thomas Aubree pour Esteban Parthenay (1-2, 59').

D'autres auraient baissé la tête... Pas le FC Pen Hir soutenu par son formidable public. Et dans une fin de match haletante, voilà que Régis Corre abattait son dernier atout en faisant passer Maxence Biron son défenseur central en position d'avant centre. Pour un coup d'essai, un coup de maître... A la suite d'un coup de pied arrêté (encore un !), le défenseur en question se trouvait à point nommé pour égaliser (2-2, 90'). "La frappe, je la dévisse un peu puisque je suis gêné par un partenaire mais je la sens bien partir". Et comment !

La suite ? Une affaire de penaltys où vont s'illustrer tour à tour Yannis Mengouchi, Simon Christiaens, Enzo Tremintin et Sébastien Ronvel, le portier Moran Le Goff stoppant deux tentatives adverses. ("J'étais confiant"). "A n'y rien comprendre, se marrait Régis Corre. Tous ceux qui ont loupé leurs tirs aux buts à l'entraînement cette semaine, les ont marqués..." C'est aussi cela la magie de la Coupe. Le 7eme tour se profile maintenant à l'horizon et Régis Corre ne souhaite qu'une chose, "tirer Guingamp !". On a hâte d'y être !
MARC FEREC