16/10/2025

Quentin Ressaire, le polisseur du Stade Pleybennois

En première mi-temps, Quentin Ressaire, 23 ans, a rayonné au coeur du jeu face aux Keriolets de Pluvigner, ce samedi en fin d'après-midi. Notamment en une action, qui aurait pu changer la face de cette première mi-temps, en crochetant successivement trois joueurs adverses, mis dans le vent, par ce chorégraphe pleybennois, à l'hésitation finale entre décaler sur un de ses partenaires, ou faire le dernier crochet ( finalement de trop), le coup passa près. Mais en une action, ou plusieurs sur la qualité de son match, Quentin Ressaire n'a pas laissé insensible les 800 spectateurs. Et même interloqué leur adversaire, les Keriolets de Pluvigner (R1) qui pourtant en ont vu d'autres des joueurs de cette qualité tous les week-ends. C'est dire de la performance des Pleybennois, ce samed après-midi, qui ne sont pas passés à côté de ce rendez-vous historique, et qui ont faire croire à l'impossible une grande partie du match, c'est à dire de passer un nouveau tour (0-4, 90'+4).

Légende: Au poste de relayeur, Quentin Ressaire, 23 ans, a monté son niveau à la valeur d'une R1, ce samedi après-midi, comme ses coéquipiers, face aux Keriolets de Pluvigner. 

Un football différent, Quentin Ressaire joue différemment, avec ce qui devient rare au milieu de terrain, surtout dans l'axe, le dribble en arme de progression et de conquête de terrain. Ce football différent, il l'a aussi appris en sortant du territoire local de formation, et en s'ouvrant sur une autre conception de ce sport, au Canada, trois ans en tant qu'étudiant, à l'université de Laval ( au Québec, pas en Mayenne).

Le terme affublé de polisseur rélié au métier de l'horlogerie cerne bien son jeu, car il est dans un travail de précision au milieu de terrain qui se veut soigné et recherché, afin d'embellir le jeu de son équipe. 

" J'ai démarré le football à Pleyben. Je suis parti en U14 à Kerfeunteun pour chercher un niveau ligue plus important. Mon expérience avait été mitigée sur mon passage là-bas, pour partir ensuite aux Paotred Dispount, qui se développait sur niveau ligue en jeune. J'y suis resté sur ma première année senior. Sur l'année Covid, on a été coupé au niveau du sport. Ca m'a donné envie de changer d'air. J'ai contacté un agent grâce à Matthieu Le Roux ( alors joueur aux Paotred Dispount). Grâce à ce lien, je suis parti au Canada, pendant trois ans, à l'Université de Laval au Québec. J'ai découvert le sport universitaire, la préparation physique, c'est un tout autre niveau. Tout est surdimensionné par rapport à ce qu'on connait ici. Les installations, l'expérience était folle. J'ai découvert une autre langue ( l'Anglais, même en partie francophone), une autre manière de jouer au football. La philosophie de jeu, elle est différente, c'est beaucoup plus axé sur les courses, le physique. Physiquement, il faut avoir une grosse réserve. A ce moment, je jouais latéral", glisse Quentin Ressaire.

Revenu du Canada avec l'objectif de jouer en R1, au Landerneau FC de David Bouard, sans réussir à intégrer le bon wagon du groupe A, Quentin Ressaire a privilégié son parcours étudiant Staps, à Brest, avec une bifurcation validée par un concours réussi sur une école de kinésithérapeute. Le retour à Pleyben, avec toute sa génération à l'école de football, était ausi logique. 

" Je savais que le club allait faire un bon recrutement. Gaétan Vasnier ( Paotred Dispount) nous a rejoint, Louis Diquélou ( Châteaulin) aussi, qui est un très bon pote à nous, venait. Titouan Le Brun? Oui, excellent joueur aussi, il est originaire de Pleyben, mais était sur Rennes en études. Charles ( Cozien), il a un gros coffre sur le poste de 6, dans l'endurance, dans l'impact physique, il est très important pour notre groupe. La cohésion dans notre groupe, est incroyable. C'est pour ça qu'on réussit ce départ. En championnat, ça nous booste aussi car on continue à gagner. Ce match face à Keriolets de Pluvigner, on l'a abordé avec zéro pression. On avait à coeur de montrer aux gens qui nous voyaient pour la première fois, que malgré le fait que nous soyons en D1, on était capable de tenir face à ce genre d'équipe pendant au moins une heure. Avec le match collectif que nos avons fait, ce samedi, ça va nous servir de match référence. Sur les principes de jeu, on va continuer à travailler. J'aime beaucoup mon poste actuel sur le terrain, j'aime toucher le ballon, être au coeur du jeu. D'habitude, je n'ai pas cette même façon de rentrer dans le duel, parce que si je perds un ballon à cet endroit, ça peut être redoutable. Aujourd'hui, sans excès de confiance, je marchais sur mes duels, je me sentais très bien dans cette rencontre. Comme on dit, on voulait effacer le niveau, on s'est jamais dit on joue contre une R1, on les a mis à notre niveau, comme si nous jouons contre une équipe de notre champonnat dans la tête. On a fait notre match, on a donné une belle image. On espère que les spectateurs aient pris du plaisir à nous voir jouer, et qu'ils voudront revenir au stade sur la suite de la saison", conclut-il.

En connaissant un début de saison sous les projecteurs locaux, le Stade Pleybennois (D1) a été l'équipe du district dans le Sud-Finistère, sur ce mois de septembre. Trois victoires en championnat, un gros parcours en coupe de France, les Pleybennois devront digérer au mieux l'après-coupe. Rien de mieux que de recevoir un promu aux dents longues, en D1, poule D, ce dimanche, avec les GMH Plomodiern (D1) qui auront à coeur de profiter de toute décompression involontaire des Pleybennois pour tirer un résultat de Kerguillou.

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